Mandement pour le Carême et la Pâques 2010 : Les devoirs et obligations des chrétiens catholiques
Conformément au Code de droit canonique (canon 1 249 à 1 253), les lois du jeûne et de l’abstinence doivent être observées dans les conditions suivantes :
1- Le jeûne reste obligatoire le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint (canon 1 251). Y sont tenus tous les chrétiens âgés de 18 ans à 59 ans accomplis.
Le jeûne chrétien consiste à ne faire qu’un repas dans la journée, le matin, à midi ou le soir, au choix. On peut prendre une légère nourriture à la place des repas supprimés.
Le jeûne pascal du Vendredi Saint, mémorial de la Passion et de la Mort du Seigneur, sera sacré. Il devra être parfaitement observé et, selon l’opportunité, être étendu au Samedi Saint, pour que l’on parvienne avec un cœur élevé et libéré aux joies de la Résurrection.
De nombreux chrétiens tiennent à garder la tradition de jeûner pendant tout le carême. C’est un effort louable.
2- L’abstinence, qui interdit l’usage de la viande, est obligatoire le Mercredi des Cendres, les Vendredis de Carême et tous les autres Vendredis de l’année, à moins qu’ils ne coïncident avec une fête solennelle (cf canon 1 250). Y sont tenus tous les fidèles âgés de 14 ans révolus et plus.
3- Nous demandons en plus, tous les Vendredis de Carême, comme effort particulier pour notre Eglise locale (cf canon 1 253) :
- l’abstinence de boissons alcoolisées (vin, vin de palme, bière, apéritif, digestif, etc.) ;
- l’abstinence de tabac pour les fumeurs ;
- l’abstinence de friandises pour les enfants, les jeunes comme pour les adultes.
Sans en faire une obligation sous peine de péché, nous recommandons vivement l’abstinence d’alcool et de tabac. Nous en connaissons les ravages. Comme signe de maîtrise de soi et de dignité morale, c’est très probant. Et c’est ainsi qu’il est bon de se présenter au Seigneur pour une offrande d’amour.
L’argent économisé à travers toutes ces privations sera intégralement versé à la quête pour venir en aide aux pauvres.
4- Dans le même esprit de conversion, on veillera à s’abstenir des réjouissances profanes et purement mondaines : cinéma, danse... dès lors que ce n’est pas utile à un enrichissement culturel certain, ou à ce que demande la charité dans les relations humaines.
5- La prière et l’écoute de la Parole de Dieu seront renforcées. Aussi, les prêtres et ceux qui les assistent auront à cœur d’organiser :
- le Vendredi, des Chemins de Croix vivants et vivifiants ;
- des Messes spéciales et des célébrations pénitentielles.
Nous insistons spécialement pour que l’on fasse des prières pour le Saint Père. Les difficultés de sa lourde tâche sont nombreuses. Nous devons les porter avec lui dans une solidarité toute filiale.
6- Le partage fraternel et le devoir de justice sociale se vivront avec plus de vérité. Vos évêques vous invitent à marquer concrètement votre solidarité avec les pauvres et les démunis qui vous entourent et à participer aux campagnes d’assistance aux victimes des calamités naturelles.
7- Nous, évêques, prêtres, religieux, religieuses et fidèles laïcs, avons le devoir de faire vivre nos églises conformément au canon 222 §1 :
«Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Eglise afin qu’elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d’apostolat et de charité et à l’honnête subsistance de ses ministres.» Nous cultiverons le souci permanent de participer à l’entretien des œuvres de l’Eglise (constructions, équipements et fonctionnement des paroisses et des diocèses, des séminaires, des noviciats, des écoles pauvres...).
Il n’est pas normal que ce soient les chrétiens d’ailleurs qui prennent en charge les besoins de nos églises, au prix souvent de grandes privations, car ce ne sont pas toujours les plus nantis qui se montrent les plus généreux. Il y en a qui donnent de leur nécessaire. Pendant ce temps, nous déplorons des gaspillages importants à l’occasion de certaines cérémonies familiales, traditionnelles ou ecclésiales.
Nous demandons instamment à tous les fidèles de mieux subvenir à la vie de nos églises, en versant plus régulièrement et plus généreusement les offrandes que sont les quêtes lors des cérémonies et les honoraires de Messe.
8- Verser le denier du culte est un devoir de justice.
Il nous est demandé l’équivalent d’une journée de travail, mais c’est un minimum que chacun aura à cœur de dépasser dans la mesure de ses possibilités. Les sommes que nous dépenserions à des besoins secondaires, nous nous sentirons tenus de les consacrer à la vie et au développement de l’Eglise de Dieu, au lieu de les garder égoïstement.