LES BESOINS DE L’ENFANT SENEGALAIS AUJOURD’HUI
La présente réflexion repose sur un axe fondamental, la nécessité pour tous et toutes de reconnaître aux enfants les droits fondamentaux consignés et explicités dans la Convention Relative aux Droits de l'Enfant et la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l'Enfant. Il ne suffit pas de les connaître et de les reconnaître, mais il s'agit plus fondamentalement de les respecter, les faire respecter et appliquer, de sorte que tous les enfants sénégalais puissent jouir de l'entièreté de leurs droits tout en accomplissant leurs devoirs.
Cette approche droit implique la prise en charge globale de l’enfant. En effet un développement harmonieux et équilibré de l’enfant exige de la communauté et des éducateurs la prise en compte de façon globale, de ses droits, son éducation, sa santé et sa nutrition. Les besoins de l’enfant sont des aspirations qui peuvent être légitimes mais qui n’entraînent pas forcément d’obligation de la part du gouvernement. Par contre, les droits de l’enfant sont exigibles de l’Etat.
Les éducateurs que nous sommes, avons besoin de réactualiser et de recadrer sans cesse nos connaissances et nos stratégies pour répondre au mieux aux attentes des enfants qui nous sont confiés. Il me semble alors important dans cette réflexion de faire un bref rappel sur la psychologie de l’enfant à travers le résumé de ses besoins fondamentaux avant de visiter les droits que lui reconnaît la communauté internationale.
RAPPEL
Le développement psychologique est un long processus qui commence dès la conception de l’enfant jusqu’à l’âge de 12-15 ans.
Il est complexe c’est à dire qu’il concerne aussi bien l’intelligence dans toutes ses dimensions que la psychomotricité et la vie affective et sociale.
En effet le développement de l’enfant est favorisé par deux types de facteurs :
Les facteurs biologiques :
L’idée sur laquelle se fondent les théories biologiques est que nos modèles de comportement communs sont inscrits dans le code génétique, notamment les gènes qui renferment les caractères héréditaires. Donc chaque enfant hérite de ses parents certaines caractéristiques : couleur des cheveux, de la peau, la taille, certaines maladies et déficiences. On peut donc dire que le développement, selon les théories biologiques est rythmé par un mécanisme interne indépendant des influences externes.
Les facteurs environnementaux
Ce sont les facteurs relatifs à l’expérience de chaque enfant :
- les apprentissages effectués dans le milieu (famille, classe, école…)
- les influences culturelles
- les conditions économiques et sociales
- les renforcements reçus (réactions de l’adulte par rapport à certaines conduites positives ou négatives)
- la façon dont les rôles de parents, d’éducateurs, de tuteurs sont exercés.
De toute façon, la meilleure manière de comprendre le développement de l’enfant, c’est d’articuler les facteurs biologiques et ceux environnementaux.
F Besoin de relation
Wallon considère que dès six mois, l’enfant entre dans une période de « sociabilité incontinente ». Montagnier a observé dans les crèches des « comportements de sollicitation » d’enfants de 2 à 3 ans. Très tôt, il note la recherche et l’établissement d’un lien avec autrui (échanges de gestes, mimiques, émissions sonores diverses). Ce besoin de communication est d’autant plus crucial que notre société a de plus en plus tendance à enfermer le jeune enfant dans un environnement familial restreint où mêmes les parents sont souvent absents. Ce besoin de communication nous amène à poser le problème du langage verbal qui remplacera progressivement le langage gestuel grâce à l’intervention de l’adulte. Il est important de répondre au désir de relation et de communication de chaque enfant et de le satisfaire au bon moment.
F Besoin de mouvement
A deux ans, l’enfant a déjà l’équilibre postural mais il a besoin d’affirmer sa motricité générale, son audace gestuelle, et de surmonter certaines appréhensions liées aux déplacements (grimper, sauter, escalader…).
Le corps ne serait qu’un assemblage de leviers osseux et d’appareils, une machinerie qu’il convient de redresser, de désintoxiquer et d’oxygéner de façon mécanique.
F Besoin de jouer
C’est un besoin fondamental. « Le jeu, c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie. » Pauline Kergomard.
« Le jeu apporte la joie du mouvement, des satisfactions symboliques, la réalisation de désirs. Il satisfait aux besoins de l’imagination » Kergomard.
Jouer librement, expérimenter, s’inventer des règles voire détruire, est beaucoup plus important pour les jeunes enfants que réaliser l’exercice conçu et préparé par l’adulte.
Il est donc essentiel d’organiser l’environnement de telle sorte que les jeux puissent sans cesse s’enrichir, varier et se transformer.
Les droits de l’enfant contenus dans la convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989 adoptée sous l’égide de l’O.NU sont des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Ils peuvent être classés en quatre catégories :
- Les droits relatifs à la survie comme : le droit à la vie (article 6), à la santé et aux soins médicaux (article 24), le droit à un niveau de vie décent (article 26), etc.
- Les droits relatifs au développement comme : les droit à la non discrimination (article17), à l’éducation (article 28), le droit aux loisirs (article 31), le droit à la liberté de conscience et de religion (article 14), le droit au développement de ses capacités (article 4) etc..
- Les droits relatifs à la protection comme : le droit à la protection de son identité (article

, le droit à la protection contre l’exploitation sexuelle (article 34), protection de l’enfant handicapé (article 23), protection contre la drogue (article 33), protection de l’enfant réfugié (article 22), protection contre l’exploitation (article 32) etc.
- Les droits relatifs à la participation comme la liberté d’opinion (article 12), la liberté d’expression (article 13), la liberté d’association (article 15) etc.
* cf : Convention des droits de l’enfant
Tous ces droits consacrent la dignité de l’enfant à chaque étape de son développement. La mise en œuvre doit se faire suivant une approche systématique (holistique) c'est-à-dire interpréter les droits de l’enfant comme des composantes inter reliées d’un principe primordial.
Les principes généraux des droits de l’enfant sont :
- La non discrimination
- L’intérêt supérieur de l’enfant
- Droits à la vie, à la survie et au développement
- Opinion de l’enfant.
Parler des droits de l’enfant c’est penser en réalité aux devoirs des parents et des éducateurs de servir l’enfant et ses intérêts. L’appropriation des droits de l’enfant est fondamentale pour les éducateurs parce qu’elle leur permet de mettre en œuvre les droits de l’enfant. C’est eux qui doivent veiller à la promotion des droits de l’enfant dans la communauté.
Focus sur un droit particulier :
L’article 13 de la convention internationale des droits de l’enfant. précise : « [...] l’enfant à droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale édite, imprimée ou artistique, ou par tout moyen du choix de l’enfant. »
On ne peut ignorer des phénomènes tels que le foisonnement des blogs sur l’Internet (on en recense aujourd’hui plus de 6 millions) ou l’extraordinaire popularité des cyber jusque dans le milieu rural , en particulier auprès des adolescents.
Pour les comprendre, il convient tout d’abord de mieux connaître les pratiques effectives des jeunes en matière d’Internet et de nouveaux médias. A cet égard, plusieurs études ont été menées sur l’appropriation des médias par les jeunes de 12 à 18 ans.
Il s’agira pour nous de prendre du recul sur ces pratiques pour analyser les transformations qu’opère cette nouvelle « culture numérique » sur les adolescents. Quelles nouvelles représentations engendre-t-elle en termes de socialité et de rapports aux savoirs ? Quels sont ses impacts sur les modes d’apprentissage ? N’induit-elle pas une nécessaire renégociation des postures et des autorités, entre les élèves et l’école ? Comment le système éducatif ( au sens ouvert ) prend-il effectivement en compte ces mutations ?… Autant de questions qui seront ouvertes au débat.
Face à cette nouvelle donne, beaucoup d’éducateurs sont dans l’embarras et cela pose essentiellement la question de l’Autorité dont nous allons tenter d’aborder certains aspects
Quelles implications pour les éducateurs ?
Face à un enfant qui jour après jour gagne en autonomie, s’affirme et construit sa personnalité, il est parfois difficile de savoir comment agir. Malheureusement, il n’existe pas de règle absolue en matière d’éducation ; tout est souvent question d’équilibre et de
communication.
L’enfant a besoin d’être guidé : il ignore ce qui est le mieux pour lui. L’autorité, c’est ce qui permet à l’enfant d’assimiler les interdits fondamentaux liés à la socialisation La frustration est une expérience indispensable au développement de l’enfant : pour vivre en société, il doit apprendre à renoncer à la satisfaction immédiate de tous ses désirs.
Il faut également garder à l’esprit qu’amour et autorité sont compatibles : l’un découle même de l’autre. En effet, c’est parce que vous aimez votre enfant que vous lui fixez des interdits, pour sa sécurité, son bien-être. Mettre des barrières sur le chemin de l’enfant, c’est aussi l’aider à avancer : un chemin balisé est rassurant, l’enfant gagnera en confiance, et sera mieux paré pour l’autonomie. Sans autorité, l’enfant peut aussi se sentir négligé, abandonné.
Mais comment exercer son autorité ? L’ingrédient essentiel de l’autorité est la communication : une interdiction pure et simple, sans explication, n’a aucun sens pour l’enfant, elle est donc inutile, voire nuisible. Il est important d’expliquer clairement, simplement, pourquoi vous interdisez à votre enfant telle ou telle chose.
Il est également important que les parents soient d’accord entre eux : si l'enfant entend un « oui » d'un côté, et un « non » de l'autre, il n'obéira jamais et saura vite jouer sur votre désaccord. Toujours dans ce souci de cohérence, l’autorité implique que vous-même, parents, vous appliquiez les règles imposées à votre enfant. Nel’oubliez pas : vous êtes un modèle pour lui.
Toutefois, il est important de laisser une marge d’action à l’enfant – en toute sécurité bien sûr : c’est ce que Françoise Dolto appelle la « prise de risque ». Il ne faut pas non plus frustrer l’enfant avec des interdictions toujours plus nombreuses au fil des jours : l’enfant doit pouvoir forger sa propre expérience. L’échec a également des vertus éducatives
Enfin, il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme : vous devenez autoritaire si vous inspirez un sentiment de peur chez l'enfant, si vos consignes sont édictées de manière illogique, si elles sont injustes, si vous interdisez chez l'enfant toute expression de ses humeurs ou de ses états d'âme.
PLAN D’ACTION
Proposition de cadre logique
ACTIVITES
|
OBJECTIFS
|
ACTEURS
|
RESULTATS ATTENDUS
|
STRATEGIES
|
ECHEANCE
|
BUDGET
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|