1940 - 2010 70 ANS DE PRESENCE AU SENEGAL
   
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  Pertinence du Mouvement
 

LA PERTINENCE DU MOUVEMENT A TRAVERS SON HISTOIRE

 
C’est avec une joie immense que je me retrouve à Kisito en face de vous pour partager des convictions que j’ai fini d’assimiler depuis mes premiers pas dans le mouvement en 1965 jusqu’à la fin de mon mandat de vice président du Bureau Internationale du MIDADE en 1998. J’ai encore en mémoire la belle rencontre Internationale du MIDADE que notre mouvement avait abrité et à la fin de laquelle je prenais un repos mérité (je le pense) comme membre actif des CV/AV.
Mais pour paraphraser nos amis Scouts pour dire : CV-AV un jour CV-AV toujours.
Je voudrais remercier et surtout féliciter Monsieur l’Abbé Dominique Stanislas Mendy Directeur des œuvres diocésaines de Dakar pour l’initiation prise pour inciter l’équipe nationale CV/AV à convoquer ces journées de réflexion avec les anciens.
Féliciter également cette équipe Nationale qui a accepté de prendre le taureau par les cornes pour sortir notre mouvement de ces vagues qui ne sont pas du tout favorable à la survie de notre mouvement.
Et enfin féliciter les anciens qui ont pris de leur temps pour répondre à l’appel de leurs jeunes frères. Cela témoigne de leur attachement à l’engagement qu’ils ont provoqué pour servir le mouvement toujours et partout.
Dans l’optique de lancer une méthode pour l’évaluation du mouvement, il m’a été demandé de présenter une communication se rapportant à la pertinence du mouvement à travers son histoire.
J’ai pensé que parler de la pertinence du mouvement m’amène à revisiter son but, ses orientations et convictions en m’arrêtant sur l’action des enfants à travers la CA, tout cela va de la naissance du mouvement à nos jours. C’est pourquoi j’aborderai la question selon le plan suivant :
I Historique du mouvement
A-Point de départ : le patronage
B-Action catholique de l’enfance
C-L’international CV AV
D-Le mouvement au Sénégal
II convictions et orientations
III pertinence ou mouvement d’utilité publique
IV pistes d’action
 
I/ HISTORIQUE
 
J’ai jugé important de faire ce rappel historique car ne dit-on pas que « ku khamul fi ngua jëm, déloul fi ngua jögué » (proverbe wolof qui dit que celui que ne sait pas où il va retourne d’où il vient)
Si nous voulons évaluer notre mouvement, il serait nécessaire que nous redécouvrions les convictions profondes des fondateurs.
 
A- AU DEPART IL Y AVAIT LE PATRONAGE
 
Pour bien comprendre la naissance du mouvement CVAV il nous faut remonter quelques décennies en arrière et nous intéresser à l’attitude de l’Eglise catholique à l’égard des enfants et des jeunes. En effet au XVIII ème siècle déjà quelques prêtres isolés dans les bas fonds de la France créèrent les œuvres de jeunesse et plus particulièrement les patronages dans le but d’affermir la foi reçue dans l’enfance à travers la pratique et l’instruction religieuse et bien sûr à travers des moments de détente.
De ces patronages naquit le journal Cœur Vaillants et le premier N° parut le 20 octobre 1928 à Pas-De-Calais (France) avec la devise suivante en vieux français : A VAILLANS CVERS, RIEN IMPOSSIBLE ce qui donna plus tard en français moderne ce que nous connaissons tous à savoir A CŒUR VAILLANT RIEN D’IMPOSSIBLE
Voila déjà un programme qui je suis sure que si l’on s’amusait à vous le donner en dissertation, pousserait chacun à le décortiquer et que chacun aura déjà à cœur de donner un sens à ses propres convictions…
Le journal cœur vaillant deviendra ainsi national et confier à l'Abbé Gaston COURTOIS dit Jacques CŒUR ainsi le premier N° du CV indépendant paraît le 8 octobre 1929.
Premier élément à retenir de cette première étape de la naissance du mouvement : un journal- une devise entraînant un esprit
Esprit de vaillance, de droiture
Esprit de chrétienté et d’unité avec un but : faire grandir tous ces jeunes (8-15 ans) dans la foi au Christ ressuscité.
Jusque là le mouvement ne s’intéressait qu’aux garçons. Il faudra attendre les années 1936 et 1937 pour voir la naissance de la fédération des patronages de jeunes filles et se donna le nom d’âmes vaillantes dont les animatrices trouvaient la source dans l’esprit cœur vaillants A l’image des Garçons le journal des filles AMES VAILLANTES vit le jour le 8 décembre 1937 à la fête de l’immaculé conception.
Dés lors que le journal touchait tous les enfants de France, il passa au stade de mouvement.
 
Mandaté pour être action catholique pour l’enfance
Mouvement d’enfance rien que de l’enfant, mais de tous les enfants, il était apparut comme une nécessité de travailler avec les autres branches de l’action catholique du milieu, d’autant plus que l’église de France privilégiait fortement l’action catholique spécialisé. La démarche d’un Gaston courtois ou d’un Jean PIHAN (le fondateur) s’enracine dans une analyse très précise et dans des convictions très profondes pour eux. Si le mouvement CV AV voulait avoir une action efficace profonde et surtout plus bienfaisant pour les enfants, il ne pouvait se contenter de faire du bon patronage il devait avoir une action intégrée dans l’action catholique du milieu, parce que se limiter a une action sur les enfants sans se préoccuper de transformer le milieu, de transformer leur milieu de vie c’est comme disait PIHAN «s’épuiser à remplir un tonneau percée» A cet effet les pères fondateurs comprirent qu’il leur fallait collaborer avec d’autres mouvements existantes – pré – joc – jec – jac - (jeunesses agricoles), L.O.C (ligue ouvrière catholique).
Ainsi en 1956 l’assemblée des cardinaux et Archevêques mandate le mouvement CV AV de France au service de l’éducation chrétienne et de la préparation à l’action catholique des enfants de tous milieux.
 
L’INTERNATIONALISATION DES CV AV
1956 rencontres nationales du mouvement en France le mouvement se veut :
-mouvement de masse et mouvement de tous les enfants avec quelques difficultés en milieu urbain ou les groupes qui naissaient touchaient uniquement les enfants des classes moyennes. Beaucoup de journaux en 1956: CV AV, Fripounnet, Pelin Pinpin pour les 6-8 et Kisito en 1954 destiné aux enfants d’Afrique noire.
1940 vu la naissance des premiers groupes d’Afrique.
1944 marqua la constitution d’un mouvement CV AV en Egypte.
fin 1955 début 1956 création de secrétariat de territoire à douala pour les groupes du Cameroun et à Dakar pour L’A.O.F.
1958 le mouvement CV AV de France décide la création de la C.I.M (commission internationale du mouvement) dans un souci de s’inscrire dans une fidélité au droit de tous les peuples à gérer eux même leur destinée. Son existence rend donc compte de l’indépendance peu à peu prise par les Equipes Fédérales d’outre mer et de l’étranger.
1962 Première Rencontre Internationale à Paris avec la participation de 23 équipes nationales dont le Sénégal, qui a vu la nomination de Feu François BOB en qualité de VP AO. A cette rencontre les critères d’une action catholique de l’enfance par le Mouvement CVAV sont adoptés.
1966 Deuxième RI à Rome quelques mois après l’achèvement le 8 décembre du Concile Vatican II. Adoption du sigle MIDADE.
Le concile Vatican II s’est terminé en décembre 1965, avant, le décret sur l’apostolat des laïcs fut promulgué le 18 décembre 1965 (chap. 3, parag 12.) « les enfants ont également une activité apostolique qui leur est propre. A la mesure de leurs possibilités, ils sont les témoins vivants du Christ au milieu de leurs camarades » (influence MIDADE dans l’adoption de ce décret)

1ère RI à PARIS 1962
2ème RI à ROME 1966
3ème RI à MONACO 1970
4ème RI à YAOUNDE 1974
5ème RI à ESCORIAL (Espagne) 1978
6ème RI à OLINDA (Brésil) 1982
7ème RI aux Iles CANARIES (Espagne) 1986
8ème RI à KITWE (Zambie) 1990
9ème RI à LOURDES (France) 1994
10ème RI à DAKAR 1998
11ème RI à SYRIE 2003

 
LE MOUVEMENT AU SENEGAL
 
Chez nous le mouvement a été lancé vers les années 1940 1941 par le Révérend Père LENEVE (pour les garçons) et la sœur XAVIER (pour les filles) en 1957. Au moment de sa naissance existait le scoutisme laïc qui tenait ses activités les dimanches matin. Les enfants chrétiens étaient souvent attirés par ces réunions et s’absentaient donc des messes. Le but premier de ces fondateurs était de créer un mouvement parallèle à celui du scoutisme laïc afin de permettre aux enfants d’avoir des moments hebdomadaires d’épanouissement sans éprouver la nécessité de manquer aux messes dominicales. Les premières réunions du mouvement se tinrent pour les garçons à la paroisse du Sacré Cœur et pour les filles à l’Institut Sainte Jeanne d’Arc. Peu à peu, le mouvement se répandit dans tous les diocèses du Sénégal et s’étendra même à tous les pays d’AOF grâce à l’entregent de la Sœur
Xavier et de François BOB qui parcouraient toute l’Afrique Occidentale pour former les dirigeants.
En 1954, les mouvements CV AV se rassemblèrent en une fédération dont le siège est à Dakar.
En 1960 le gouvernement sénégalais reconnaît le mouvement.
En 1961 le mouvement obtient la reconnaissance d’utilité publique sous le récepissé N° 1520 du 29 juin 1961 MIN/APA.
Cette reconnaissance est très significative pour son rôle dans la société sénégalaise. En effet l’Etat sénégalais à qui revient le rôle social d’éducation et d’épanouissement de la jeunesse reconnaît ainsi au mouvement sa capacité de le relayer dans ce rôle, nous le verrons plus loin.
Pour jouer pleinement son rôle le mouvement base son action sur des convictions qui sont aujourd’hui plus que d’actualité.
II CONVICTIONS DU MOUVEMENT
Dès sa naissance, le mouvement a déterminé dans ses statuts des convictions :
1- un mouvement ouvert à tous les enfants dans leurs        
- dynamisme des enfants
- reconnaissance que les enfants sont capables
- le désir des enfants trouve sa vraie valeur
- les enfants participent aux décisions de leur mouvement, de la société, de l’Eglise
2- Un mouvement dont la pédagogie est basée sur l’action transformatrice
- ils aspirent à une place pour jouer
- ils aspirent à de l’eau pour le quartier etc.…
 
La pédagogie du mouvement est fondée sur les actions transformatrices et collectives des enfants eux même.
Les enfants agissent après avoir cherché les raisons et les causes des difficultés rencontrées. Ils apprennent ainsi quelque chose d’eux même et du monde, tout en découvrant le potentiel d’énergie et les capacités qui sommeillent en eux.
 
3- Un mouvement enraciné dans la vie d’un peuple. Les actions des enfants se situent dans un monde où chaque peuple est en marche pour bâtir sa propre histoire.
Les enfants sont ainsi des partenaires, avec les jeunes et les adultes, dans la lutte pour bâtir un monde d’amour, de justice et de paix.
 
4- Un mouvement où les enfants partagent leurs expériences. La communication est une condition sine qua non pour vivre. Les enfants tout comme les accompagnateurs vivent ce partage d’expériences à tous les niveaux. Cette vie et ces actions sont approfondies par les enfants au sein de leurs groupes. C’est ainsi que les réflexions créent une solidarité entre les enfants.
 
5- Un mouvement d’évangélisation. Dans le mouvement les enfants approfondissent et expriment leur foi, en partant de leurs propres expriment leur foi, en partant de leurs propres expériences et des situations qu’ils vivent. Ils vivent de Jésus Christ et se le révèlent les uns aux autres.
Ils sont aidés en cela par les adultes et autres institutions (famille, communauté chrétienne…) d’où la pastorale de l’enfance.
 
Nous avions dit mouvement reconnu d’utilité publique avec pour mission contribuer à l’éducation des enfants à laquelle doivent également concourir la famille, l’Etat, l’Eglise mais chacun à sa place.
 
III MOUVEMENT D’UTILITE PUBLIQUE
 
La première manifestation du caractère d’utilité publique du mouvement CVAV c'est-à-dire à dire de son caractère de collaborateur de l’Etat dans son rôle d’éducation de la jeunesse. C’est avant tout le fait pour les enfants de s’organiser en groupes homogènes, c'est-à-dire en micro sociétés qui se retrouvent chaque semaine en groupes de base ou communautés.
Les communautés ou groupes de bases qui sont le regroupement régulier d’enfants autour des accompagnateurs sont une des bases essentielles de la vie du mouvement. Elles assurent la stabilité nécessaire pour permettre l’action apostolique. Elles sont la garantie de l’éducation que se doit de donner le mouvement et surtout celle chrétienne. La pédagogie au sein du groupe est à base de jeu. Le jeu en effet occupe une place importante dans la vie de l’enfant. On peut même dire que l’enfant joue comme il respire. Ils ne comprennent bien que ce qu’ils voient, touchent et palpent…, leur compréhension passe par des chemins concrets. Jeux chants, histoires, travaux manuels, techniques diverses sont porteurs de valeurs fondamentales. C’est à travers eux que l’enfant s’exprime et s’enrichit personnellement et communautairement.
Par ailleurs c’est dans ces communautés que l’action éducative de l’enfant trouve son importance. En effet à travers les thèmes de campagne d’année le mouvement capitalise une richesse immense que je me suis fait le plaisir de découvrir. Il n’y a pas un seul thème, une seule ligne d’action éducative que le mouvement n’a pas eu à toucher
En effet exploiter les différents thèmes de CA depuis les temps anciens jusqu’à nos jours peut servir de baromètre pour situer la responsabilité du mouvement dans son rôle de mouvement d’éducation. J’ai choisi trois CA pour illustrer mes propos :
 
CA 1979 AVI/JOIE
Thème : enfant dans ce monde, prend ta vie en main, tu portes la vie pour bâtir l’avenir d’une terre plus belle.
 
Ligne éducative : l’enfant est éduqué à ne pas se laisser aller face à une situation qui l’ignore, le méprise, l’utilise. Il éduqué à prendre sa vie en charge avec ses propres moyens.
Education à la responsabilité.
 
CA 1980 MONDAMIS
Thème : dans les situations anormales qu’ensemble petits et grands nous avons, enfant d’aujourd’hui pleins d’espérance, crions la loi d’amour.
Ligne éducative : l’enfant est éduqué à la loi d’amour. Sa seule véritable loi d’amour, « c’est de s’aimer les uns les autres » c’est de faire attention à l’autre, d’exister avec l’autre et non seul.
 
CA 1995 JEEF JAPPOO
 
JAMBOOLO 1996
 
Thème : enfant confiant et plein d’espérance, avec les autres, rends plus fort les liens familiaux pour une société plus solidaire dans un environnement respecté.
Ligne éducative : l’enfant est éduqué à une vie de famille soudée, à la solidarité d’avec les autres, au respect de l’environnement.
Il est également éduqué à porter un autre regard (positif) sur la société et la famille.
 
Il faut apprendre à : porter un regard positif sur la société, à sauvegarder son environnement, à vivre quotidiennement la loi d’amour, à se prendre en charge, éducation à la citoyenneté.
 
Célestin M. TINE
 
  POUR UN MONDE DIGNE DES ENFANTS  
 
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